SPECTACLE JEUNE PUBLIC

 DU CRI AU CHANT : LE NEGRO SPIRITUAL

Spectacle accessible aux élèves à partir de la classe de 4ème des collèges. Il peut être accompagné d'une conférence débat et projection de documents historiques. Cliquer sur ce lien pour prendre contact


Sylvain Colin
Marika Houdec
Performance théâtrale et musicale conçue et interprétée par Marika HOUADEC avec la comédienne Diarietout KEITA et les musiciens Sylvain COLIN (contrebasse) et Alexandro ATTELLY (percussions).

Une rencontre entre des chants mythiques et des textes qui posent des jalons et des questions sur l’esclavage, la puissance de la musique, la religion, etc.

Le trio voix-percussions-contrebasse retrace le parcours de cette musique qui a traversé le monde et les siècles. La  comédienne donne chair aux témoignages d’esclaves, aux littératures afro-américaines et créoles. Des textes où l'humour le dispute au tragique!

Le témoignage des anciens esclaves fait surgir le chant comme une amplification de leur force ou de leur faiblesse, de leur solitude, de leur communion et de leur détermination!
 
Ce spectacle permet au jeune public de pénétrer au cœur d'un phénomène unique : un groupe humain, ravalé au rang animal, s'unit pour produire un genre musical qui a traversé le monde et les siècles.

Nous suivons la progression de l'état mental dans lequel se trouvait un individu africain, depuis l'arrachement jusqu'à la libération.

EN VOICI DONC L'HISTOIRE VRAIE
Au début, était l'Afrique. 

En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique et donne au monde, que l’on dit civilisé, la possibilité de l'un des plus gros carnages de tous les temps. Le monde africain va connaître un immense exode. Le "Noir" est alors considéré comme une marchandise non humaine. Sur le continent américain, ce peuple va tenter de survivre. La culture africaine a suivi cette immigration et le soir, pour oublier les coups de fouets, on chante, on raconte. Le Negro Spiritual de l’époque n’a rien à voir avec celui qui est chanté aujourd’hui. Les premiers étaient avant tout des mélopées africaines qui avaient peu de rapport avec les harmonies que nous connaissons aujourd’hui.

De l’Afrique à l’Occident
Le peuple qui sera exilé sur le nouveau continent est un peuple de musique, de chant et de danse. C’est surtout cela qui frappa les explorateurs de l’époque comme, entre autres, Jobson et bien d’autres. La musique accompagne chaque moment de la vie d’un village : elle fait partie de la vie du village.

Les instruments sont très variés car, outre les tambours et instruments à percussions (dont la diversité n’est plus à montrer), nous trouvons à cette époque toutes sortes d’instruments à vent (flûtes en roseau, trompettes en corne, ...), des instruments à cordes souvent accordés par improvisation, etc.

De l'esclavage au Negro Spritual
- Des contrats à temps à l’esclavage.
Les premiers noirs arrivés aux Amériques avaient un statut de serviteurs sous contrat - comme les indiens ou même certains blancs -  ce statut permettant assez facilement à moyen terme d’être affranchis. Mais très vite, ces contrats à "temps" se transformèrent en contrat à vie

A partir de 1660, les codes assurant un statut légal à l’esclavage se multiplièrent.
Durant le XVII° siècle, la question de l’évangélisation des esclaves ne se posait même pas et le statut de l’africain se dégradait de jour en jour.
- De l’esclavage au Negro Spiritual.
Au Nord, les noirs avaient le droit d’assister aux offices. Simplement, ils ne pouvaient se placer à coté des blancs. Leurs places étaient réservées au fond de l’église.
Appris par cœur et sans ligne mélodique déterminée, les Psaumes chantés de la Réforme vont se prêter à de nombreuses modifications et altérations.

Au début, les églises catholiques assez pro-esclavage, n’ont pas la faveur du peuple noir. Le manque de participation de l’assemblée lors des offices et la difficulté de compréhension (utilisation du latin) n’ont fait qu’accentuer cette absence de participation des noirs aux messes.

1730-1750 : un réveil dans les églises (the great awaking) apparaît en Angleterre et se répand dans les colonies. Ce réveil s’accompagne de la création d’un nouveau répertoire de cantiques. Les psaumes font place aux hymnes (plus simples). Des recueils circulent et entre autres le très célèbre recueil du pasteur Isaac WATTS publié en 1707 "Hymns & Spirituals Songs". Suivra en 1737 le recueil "A collection of Psalms & Hymns" écrit par le fondateur des Églises Méthodistes (dénomination d’églises auxquelles de nombreux noirs affranchis se joindront) : John Wesley.

Dans le Sud, le noir n’était pas considéré comme un être humain mais seulement comme une marchandise.

"On n'évangélise pas de la marchandise". 

Il faut attendre la pression de l’Église d’Angleterre, pour que l’on envoie enfin des évangélistes auprès de la population noire des Amériques.

Extrait du site LA PLANTATION - GOSPEL et NEGRO SPIRITUAL